la Bulle Blog

épisode 1 : premières idées

Je commence à penser à ce projet vers novembre 2023. Au tout début, après avoir écrit un mémoire sur les vitrines et l'occupation de l'espace visuel dans la rue, j'imagine une occupation vitrée : une vitrine mais qui devient un outil, un lieu qui serait tourné vers l'extérieur plus pour vendre mais pour les habitant·es, leurs subjectivités, leurs projections.
Un bureau, un lieu de réunion, d'ateliers, une exposition collective s'agglomérant des contributions de chacun·e.
Une antenne de droit à la ville autant qu'un endroit d'expression.

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une 3d pour expliquer la vision au début, gloups

Je rentre en contact avec les affaires culturelles de Ivry pour discuter de la faisabilité de ce lieu.
J'envoie donc un dossier expliquant avec quelques références et projets passés ce que je souhaiterais faire à Ivry.
C'est à ce moment là que j'utilise le terme de la Bulle comme l'idée de moments de partage collectifs, mais aussi en pensant à la bulle de BD, celle qui fait prendre la parole. J'aime aussi le jeu avec la bulle spéculative : je souhaite entre autre proposer aux gens de spéculer sur ce qui les entoure dans la ville, à la place des sociétés qui le font pour elleux.

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en fond, Thomas Hirschhorn et son musée précaire

Je me casse vite les dents sur les délais municipaux habituels : mes quelques mois de projet de diplôme n'ont rien à voir avec les années d'anticipation publique. Je rebondis et décide de revoir la proposition comme un projet d'ateliers itinérants, se glissant dans un tissu associatif existant.

phase 2 : début de réalité

Là je comprends qu'il n'est pas possible d'être aussi évasif pour des structures qui jouent la montre sur des calendriers très serrés, un effectif réduit, beaucoup de bonnes volontés mais peu de marge de manoeuvre. Je parle des maisons de quartier, de la maison de jeunesse, la mission locale, les médiathèques...
Je reformule alors le projet pour qu'il se résume à trois ateliers, autonomes mais se suivant logiquement.
Je revois aussi à la baisse mes rêves de lieu de travail ouvert à toustes, tout en récup et magnifiques rideaux et lampes DIY que j'imaginais dans ma tête. Je pense mobile, même pas mobile kangoo puisque je ne suis pas véhiculé, mobile caddie du marché, grand max.

Je commence à avoir des réponses de différents lieux de la ville, et tous demandent plus d'informations, que ça soit énoncé plus clairement.
Je produis ce flyer : (attention, ici l'ordre est page 4 puis 1 puis 2 puis 3).

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(je commence aussi à installer ma manière de faire du graphisme sans indesign)

Grâce à l'appui de Valérie, travaillant à la maison de jeunesse de Ivry, je commence alors à pouvoir proposer ce projet à des antennes de la vie publique et associative de la ville.
Très maladroitement, je commence à dessiner un peu ce que pourraient être des ateliers de droit à la ville à Ivry.

Mon erreur c'est d'avoir mis un peu trop de temps à contacter des professionnel·les, des personnes aguerries, et d'avoir fait aussi plutôt peu de terrain ! Mais tout de même, j'ai pu rencontrer Coline Fontaine à Aires10 (Paris), designeuse en centre social, et j'ai également échangé avec Val et Victor, deux amis travaillant dans des champs proches de l'urbanisme, Val travaillant lui pour faire de la concertation dans le cadre de projets d'urbanisme. Avec elleux j'ai pu discuter de la faisabilité et de la pertinence de ce projet.

Les ateliers

Je propose trois ateliers que je me fixe de tester pour la présentation du diplôme. Je les pense de manière autonome, mais se suivant logiquement.

..........émo-carto

Dans ce premier atelier un groupe de personnes se partagent leurs rapports subjectifs et émotionnels aux espaces de la ville

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La première émo-carto un peu bazar à Bordeaux au Café Pompier!

Basé sur la proposition de Orangotango pour une cartographie collective, il s'agit ici de construire une carte qui soit moins un outil navigable qu'un prétexte à partager des points de vue.

→ Chacun·e tire des feuilles A4. Elles comportent une phrase commençant par "un endroit..." et qui se déclinent dans pleins d'émotions. Négatives ("qui me met en colère", "qui me fatigue", "qui m'impressionne"...) ou positives ("qui m'inspire", "qui me donne de l'espoir", "où j'aime faire un détour"). Certaines feuilles soulèvent aussi des sentiments de surveillance, d'écrasement, ou d'organisation, de résistance.
→ Chaque participant·e tente ainsi de représenter un ou plusieurs morceaux de carte, en dessinant, cartographiant, schématisant le lieu auquel la feuille lui fait penser.
→ Une fois le groupe satisfait·es du nombre de proposition, et que chaque feuille a été scannée au fur et à mesure, il s'agit de recomposer la carto-émo à plusieurs !
→ En essayant de coller tant que possible à une réalité géographique, on peut scotcher les bouts ensembles pour former une grande carte.
→ Le dernier temps de l'atelier consiste à mettre la carto obtenue en parallèle avec des ressources de cartes participatives en ligne (Open Street Map, Technopolice, Saccages...)
→ pas du tout au point, mais j'aimerais bien réussir à fabriquer une version navigable de la map avec les bouts scannés de l'atelier

..........POV

Dans cet atelier, un groupe de personnes spécule sur le futur des espaces partagés, et se ré-empare du pouvoir d'anticiper sur la vie urbaine.

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Un test d'écriture sur portable

C'est un atelier d'écriture (sur téléphone ou sur papier), qui prend pour point de départ des manières d'écrires qui appartiennent à l'univers des réseaux sociaux. Il est donc de fait plutôt destiné à un jeune public, bien qu'adaptable pour des personnes plus âgées.

→ Chacun·e tire deux cartes, une carte lieu et une carte durée. La triche est ok, c'est plus une anti-sèche qu'une règle du jeu !
→ Le but est d'écrire un pov où on se voit au lieu pioché, dans la durée piochée. Par exemple : "le square", "dans 2 ans".
→ Évidemment le but c'est de s'imaginer des futurs qui nous ressemblent, qui tant que possible racontent autre chose que les images 3D d'urbanistes.
→ Une fois les textes écrits, sur téléphone, à l'écrit, on les prend en photo, pour les laisser là où ils sont, pour en garder une trace qui parle aussi du contexte !
Pourquoi écrire sur portable ? Pour désacraliser l'écriture, la rapprocher de nos manières informelles de s'organiser.
→ Je cherche des manières de décoincer l'imagination, mais cet atelier est encore un peu bancale : hors milieux d'artistes, ce genre de format est difficile à appréhender, fait peur...

..........RadioBulle

Dans cet atelier, un groupe de personnes partage et diffuse en direct leurs émotions et leurs projections par rapport à la vie en ville

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Un moment de webradio avec Sainte Claude et Pl4tform à Bordeaux

Pourquoi faire de la radio en 2024 ? Beaucoup de gens autour de moi se posent cette question en expérimentant de manière participative : Outdoor computer club, Pl4tform, Ondorphine , Grève-coeur... Dans le cadre d'une réflexion à une échelle locale, et voulant encourager la prise de parole, ça me semble être une bonne manière d'encadrer et de donner une importance à des moments de discussion, tout en diffusant des idées en ligne.

→ Il y a différentes manières d'utiliser RadioBulle, selon le temps et l'humeur des participant·es...

Comment ça s'est passé ?

émo-carto au Café pompier

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émo-carto à la Kunda

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Le groupe en train de remplir des bouts de carte
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la carte !

POV avec les seniors de Monmousseau

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émo-carto avec les primaires de Monmousseau

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RadioBulle avec les seniors de Monmousseau

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émo-carto au festival Les Digitales

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Le manteau (avec Lucille Léger)

Quand je décide de rendre ce projet mobile et pouvant se glisser dans les maisons de quartier et autres lieux publics de la ville, je me dis que je vais avoir besoin d'un outil, un objet mobile, déployable, pour signaler l'atelier en cours, et remplir plusieurs fonctions pendant l'atelier.
Je décide de faire appel à quelqu'un pour penser l'objet avec moi, et je pense à mon amie Lucille Léger avec qui j'avais déjà travaillé sur le projet Grosse Lampe C.
Lors de nos premières discussions, une fois listées toutes les fonctions que pourrait / devrait remplir cet objet, nous faisons le constat suivant : on dirait qu'on a dressé le cahier des charges d'un vêtement.
On commence alors à penser à cet objet comme à un gros manteau, plus grand que la taille d'un humain, qui s'accrocherait sur pieds pour accueillir des ateliers. On imagine qu'il aurait des poches assez grandes pour devenir un infokiosque, et qu'il aurait de longues manches pour faire passer les câbles. On voudrait qu'il